terça-feira, 17 de fevereiro de 2009

Témoignage du défenseur sahraoui des droits de l’homme, Mr. Mohamed Ali N’Dour


16 de Fevereiro 2009

Fiche technique :
Nom complet : Mohamed Ali N’Dour
Lieu et date de naissance : 1980 à Laayoune / Sahara Occidental
Profession : étudiant chercheur en sciences politiques
Statut : ex-prisonnier politique et défenseur des droits de l’homme, membre de l’Association Sahraouie des Droits humains Commises par l’État Marocain (ASVDH), et membre du bureau de la section du Centre Marocain des Droits de l’Homme (CMDH) de Laayoune.
Violations subi : enlèvement et torture
Faits :
Vers 21h :20 mns GMT, alors que je marchais sur l’avenue Mekka, El-Ayoune, j’ai senti que j’étais suivi de loin par des agents de sécurité, mais je n’ai pas prêté attention, avant que je sois surpris par une voiture de police, marque ‘Peugeot’, de couleur verte, qui s’arrêta près de moi et dequelle sont descendus trois agents de police en civil qui m’en entouré. L’un d’eux, qui s’appelle Abdelali, m’a demandé mon nom. Et quand j’ai répondu ils ont sauté sur moi d’une façon violente et m’ont pris par les mains et m’ont jeté dans la voiture et m’ont bandé les yeux et attaché mes mains par derrière avec des menottes. En suite ils ont commencé à m’insulter et à me tabasser et gifler. Ensuite un d’eux m’a dit : « toi, tu ne veux pas nous laisser tranquille, alors prépare toi à ce qui va venir ». Un autre a criée : « tu n’as pas tiré de leçon de ta dernière arrestation, mais tu va certainement en tirer cette fois ci et tu verras les étoiles en plein jour». J’étais au bout d’être asphyxié, sous les pieds des policiers, à cause des coups que je recevais de tous les côtés et sur toutes les parties de mon corps. Ils ont même commencé à tirer les poiles de ma barbes et les cheveux de ma tête.
À un moment j’ai senti que la voiture, qui roulait, a pris une piste à cause des secousses. Et après presque sept minutes la voiture s’est arrêtée et ils ont recommencé à me tabasser, des coups de pieds et des coups de mains par tout, et à tirer par les cheveux et par ma barbe.
Une autre voiture s’est arrêtée près de celle dans laquelle j’étais. Des agents sont descendus de la deuxième voiture. J’ai reconnu, par sa voix, le dénommé Aziz Annouche, connu sous le surnom, ‘Touhima’, qui était responsable de ma première arrestation et ma torture dans le siège de la Wilaya de la sûreté à El_ayoune. Au début, Annouche les ordonné de me déshabiller entièrement et commencé à son tour à me frapper partout et à me tirer des cheveux.
Après un interrogatoire intensifié a débuté. Ce dernier s’est concentré sur la rencontre avec la Mission du Parlement Européen qui a visité la région le 27 janvier 2009. J’ai ensuite su que cette rencontre était la raison de cet enlèvement. Ils m’ont aussi posé des questions sur la réception du défenseur sahraoui, hmad Hammad, le 30 Janvier 2009, et aussi sur mes relations avec ce dernier, les étudiants sahraouis, et avec d’autres défenseurs sahraouis des droits de l’homme comme Brahim Dahane, Brahim Sabbar, Hassanna Duihi, Ahmed Sbai, Said Elbaillal. En plus, ils m’ont demandé de leur expliquer notre stratégie et plan pour l’avenir.
Je leur ai répondu que moi aussi je suis défenseur des droits de l’homme et membre de l’asvdh, et que mon activité s’inscrit dans de l’action de tous les défenseurs des droits de l’homme, à savoir la collecte des informations sur les violations des droits de l’homme que commis l’État Marocain, à leur tête le droit à l’autodétermination. A peine ai-je terminé cette phrase, les tortionnaires ont repris le tabassage et le tire par les cheveux et les insultes. L’un d’eux, de temps à autre, me menaçait de viol par une matraque.
Plus tard, j’ai entendu la deuxième voiture, dans laquelle était venu Aziz Annouche, partir, et je suis resté exposé à la torture par le reste des agents de police. Et à cause d’interminables coups que je recevais, le bandage que j’avais sur les yeux est tombé et j’ai pu voir mes tortionnaires et j’ai pu reconnaître l’un d’eux qui s’appelle Elalaoui, qui a sauté sur moi, furieux, en m’insultant et a remis le bandage sur mes yeux tout en le serrant très fort jusqu’à ce que j’ai cru que mes yeux allaient exploser, et commença à me frapper douloureusement. L’un d’eux à mis ses chaussures sur moi et me faisait très, très mal.
La deuxième voiture est revenue une deuxième fois et Annouche en est descendu et s’est adressé à moi avec des insultes et des menaces de me faire disparaître à jamais et de violer la maison de ma famille et d’arrêter mes frères et d’abuser sexuellement de mes sœurs, si jamais je publie ou j’écris quelque chose de ce que je viens d’endurer sur le net.
Puis les deux voitures ont démarré et ont pris une direction que je n’ai pas pu déterminer. Ensuite celle dont laquelle j’étais s’est arrêté et je suis jeté vite de la voiture qui est partie avec une grande vitesse. Quand j’ai regardé au tour de moi j’ai vu la lumière arrière de la voiture qui disparaissait déjà dans le noir. Je suis resté un moment perdu. Et quand j’ai vu les lumières de la ville j’ai compris qu’ils m’ont jeté dans une région à l’extrémité sud de la ville. Il était déjà 23 :30 GMT. Je suis rentré à pied, dans un état lamentable, avec beaucoup de difficulté et de douleur à cause de la torture.

Mohamed Ali N’Dour
Le défenseur sahraoui des droits de l’homme

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